Où est la pauvreté à Saint-Jérôme ?
17 juin 2019

Bien que Saint-Jérôme se trouve au troisième rang des villes avec le plus de criminalité dans la région de Montréal, on y trouve plusieurs quartiers très intéressants pour fonder une famille. Bien qu’il soit parfois possible de savoir si un quartier est défavorisé dès le premier coup d’œil, ce n’est pas toujours le cas. Afin de bien choisir son quartier, ne serait-il pas intéressant de mieux savoir à quel endroit se trouvent les zones les plus pauvres ? On vous donne la réponse ici !

Il est possible de consulter la carte, ci-dessous, qui classe les différents secteurs de Saint-Jérôme selon la proportion des ménages faisant partie des deux déciles inférieurs des revenus. Cette carte (optimisée pour un écran d’ordinateur) est basée sur les aires de diffusion du recensement de Statistique Canada (2016).

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Ce qui frappe, sur cette carte, est l’extrême pauvreté du centre-ville de Saint-Jérôme. Les secteurs délimités par la rivière-du-Nord, le boulevard Lajeunesse, Labelle et de Martigny sont particulièrement touchés, avec une extrême pauvreté atteignant entre 66% et 75% des ménages ! Le secteur au bout de la rue Ouimet est également très pauvre, avec 67% des ménages dont le revenu se situe dans les deux déciles inférieurs. Il s’agit également d’un quartier avec une très grande population immigrante

À l’inverse, plusieurs secteurs de Bellefeuille ont des taux de grande pauvreté atteignant seulement 3% à 9% de la population. Idem, dans une moindre mesure, pour les secteurs de Saint-Antoine, dans le sud-est, avec une pauvreté affectant entre 11% et 13% des ménages.

LES CONSÉQUENCES DE LA PAUVRETÉ

Plusieurs études font la démonstration des conséquences très négatives de la pauvreté.

Par exemple, Shaw et al. (2007) font état d’un fort lien entre l’ampleur du problème de la drogue et les inégalités économiques. Chetty et al. (2016) expliquent qu’un revenu plus élevé mène à une espérance de vie plus longue. La différence d’espérance de vie entre le 1% le plus riche et le 1% le plus pauvre est de 14,6 années. Hegedus (2018) fait état d’un fort lien négatif entre le niveau de pauvreté et l’accomplissement scolaire : plus un enfant provient d’un milieu défavorisé, moins bonnes sont ses chances de réussite académique.

Bref, la pauvreté ne constitue pas une situation banale. Si, individuellement, tout citoyen est capable du meilleur ou du pire et qu’il faut éviter de généraliser, collectivement, la pauvreté a de graves conséquences sur la vie d’un quartier et peut, pour plusieurs personnes, les inciter à choisir leur quartier en conséquences.

Où vivent les immigrants à Saint-Jérôme ?
3 juin 2019

La ville de Saint-Jérôme, au nord de Montréal, ne fait pas partie des meilleures villes de la région pour fonder une famille et elle possède une criminalité assez élevée en comparaison d’autres villes. Malgré tout, elle possède d’excellents quartiers pour élever des enfants. Quand vient le temps de choisir un quartier où vivre, il peut également être intéressant d’en connaître davantage sur la composition démographique du quartier. Par exemple, y a-t-il beaucoup d’immigrants ?

Voici, ci-bas, une carte qu’il est possible de cliquer pour agrandir et qui fait état des endroits où il y a le plus d’immigrants (en rouge) et ceux où il y en a le moins (en vert). Les immigrants de première génération (les personnes nées à l’extérieur du pays) et de deuxième génération (les personnes dont au moins un des deux parents n’est pas né au pays) ont été considérés pour ce calcul.

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On remarque, en observant cette carte, que les secteurs où il y a davantage d’immigrants et ceux où il y en a moins se côtoient et se chevauchent régulièrement, ce qui témoigne d’une répartition relativement équitable de l’immigration. Les secteurs où il y a le moins d’immigrants sont principalement situés dans les zones plus rurales du quartier Bellefeuille, dans Saint-Antoine, le long de la rivière dans le centre de la ville et vers Lafontaine.

Plusieurs études scientifiques font état des effets de l’immigration au sein d’un quartier :

  • Crowder, Hall et Tolnay (2011) démontrent que l’importance relative de la population immigrante dans un quartier est positivement reliée à la probabilité de déménager dans un autre quartier et, à l’inverse, qu’une large population immigrante dans les quartiers voisins réduit la probabilité de déménager.
  • Rokeach et al. (1960)1 démontrent qu’il y a une tendance naturelle des gens à s’associer, à socialiser et à être plus confortables avec d’autres personnes partageant des systèmes de croyances similaires. Plus grande et la similarité perçue des autres, le plus on leur fait confiance.
  • Saiz et Wachter (2006) expliquent que la valeur des logements dans les quartiers à forte proportion immigrante augmente comparativement moins rapidement que dans les autres quartiers. La population native est prête à payer une prime pour habiter dans un quartier où il y a moins d’immigrants.
  • Hall et Crowder (2013) arrivent à la même conclusion : une plus grande proportion immigrante dans un quartier encourage une fuite de ce quartier par la population locale. Un quartier où une personne sur cinq est immigrante augmente de plus du double la probabilité d’un exil de la part de la population native. En outre, la population native déménage systématiquement dans des quartiers où il y a moins d’immigrants que le quartier qu’elle a quitté.
  • Alesina et La Ferrara (2002) font également état du fait que la confiance entre les citoyens d’un quartier augmente également en fonction du temps passé par chaque citoyen au sein de celui-ci ; les quartiers où il y a plus de déménagements ont un taux de confiance sociale plus bas.

Concrètement, un quartier avec une plus forte immigration a une confiance plus faible entre ses citoyens, des déménagements plus fréquents et une augmentation moins rapide de la valeur des propriétés. Il s’agit là d’une information intéressante à connaître pour tout acheteur potentiel d’une propriété à Saint-Jérôme.

On peut lire d’autres données et d’autres études dans la méthodologie.

Voici les résultats, pour chaque quartier :

Les quartiers de Saint-Jérôme selon la proportion d’immigrants

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Source : Recensement de Statistique Canada (2016) et calculs de l’auteur.

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On constate que les secteurs 34 et 47, dans l’est du centre de la ville, sont les endroits où il y a le plus d’immigrants. En effet, un peu moins d’un habitant sur quatre y est d’origine immigrante, de première ou de deuxième génération. À l’inverse, il y a plusieurs secteurs plus favorisés, par exemple le 20, dans Lafontaine, mais aussi les secteurs 5, 39, 60, 69 et 70.

Saint-Jérôme constitue une ville ayant, pour le moment, une immigration encore relativement basse, en comparaison avec d’autres villes du sud du Québec. En choisissant le bon quartier où s’installer, on peut bien y vivre dans un environnement où les gens se font confiance entre eux.

Pitbulls : mettons les propriétaires en prison
16 Mai 2019

De combien d’exemples aura-t-on besoin avant que le gouvernement québécois n’agisse et interdise définitivement les pitbulls, comme cela se fait en Ontario depuis plus d’une décennie ? Encore une fois, un enfant a été défiguré, à Saint-Jérôme cette fois-ci. Il jouait tranquillement dans la rue avec ses amis quand le chien la machine à tuer s’est échappée et l’a sauvagement attaqué.

Source de l’image

Les pitbulls (et d’autres chiens du même genre) ne sont pas des animaux de compagnie ; ce sont des chiens qui ont été croisés depuis des siècles pour être le plus agressif, vicieux et violents possible. L’ancêtre du pitbull, le Staffordshird bull terrier, était utilisé pour mordre les taureaux lors de la saignée. Il a ensuite été utilisé pour se battre contre des ours, des ânes et de grands félins. Après l’interdiction de telles sauvageries, en 1835, les chiens ont été utilisés pour se battre entre eux. Bref, ce sont des tueurs.

Bien sûr, une bonne éducation du chien peut limiter les risques, mais il n’est pas davantage sensé de donner une telle éducation à un pitbull qu’il ne le serait à un tigre, un lion ou un ours. Ce sont des animaux qui ont été croisés et recroisés pour être des tueurs. Une étude effectuée en 2014, en Arizona, a démontré que les pitbulls, même s’ils ne représentaient que 6% des chiens, ont été responsables de 29 % des morsures, dont 39 % des morsures à la tête, au cou et au visage, les plus susceptibles de conséquences graves.

Au Québec et ailleurs au Canada, il y a des lois contre la possession d’armes à feu sans permis ou d’armes à feu illégales. Or, qu’est-ce qui est le plus dangereux entre une arme à feu et un pitbull ? L’arme à feu est complètement tributaire du comportement de son propriétaire. Si elle est dans un coffre de sécurité, elle ne nuit à personne. Elle peut être dangereuse, mais uniquement par l’action de son propriétaire. Le pitbull, par contre, est imprévisible. Il peut être très doux pendant des années, puis soudainement, comme si sa génétique lui remontait à la tête, il perd la boule et attaque. C’est une bombe à retardement.

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être sans pitié

Il faut être sans pitié à l’égard des propriétaires de pitbulls. Non seulement il faut interdire définitivement ces chiens dangereux du territoire québécois, mais les villes qui, comme Saint-Jérôme, les interdisent déjà, devraient être beaucoup plus agressives dans l’application de leurs règlements.

Aurait-on des remords à agir dans le cas d’un individu en possession d’une arme à feu automatique ?

Attendrait-on pour agir si un pédophile récidiviste traînait dans le quartier ?

Éviterait-on d’agir si un automobiliste conduisait à 70 km/h dans une zone de 30 km/h où il y a plein d’enfants ?

Alors, pourquoi la ville de St-Jérôme n’applique-t-elle pas mieux son règlement sur les pitbulls et le gouvernement du Québec refuse-t-il d’agir pour protéger nos enfants ?

Les propriétaires de ces chiens tueurs doivent être ciblés et punis sans hésitation, sans pitié, et avec toute la force légale. Ces gens, en faisant passer leur plaisir personnel d’être propriétaire d’une race de chien reconnue pour sa violence avant le bien-être public, se conduisent dangereusement et doivent être punis comme tel.

Il ne suffit pas d’euthanasier, à chaque fois, le pitbull coupable. Il faut que le simple fait de posséder un tel chien dangereux mette son propriétaire hors-la-loi. Et il faut que les autorités cessent d’avoir les deux doigts dans le nez, comme à St-Jérôme, et agissent !

Aucune pitié pour les tueurs et ceux qui les promènent dans nos rues. Tu mets en danger nos enfants ? En prison !

Nos enfants méritent de grandir et de vivre en sécurité, sans craindre pour leur vie à chaque fois qu’ils croisent un chien.

Les meilleurs quartiers où élever une famille à Saint-Jérôme
24 avril 2019

Il est souvent difficile, lorsqu’on fait le choix de s’installer dans une ville, de savoir quels sont les meilleurs et les pires quartiers pour s’implanter et élever une famille. La maison ou le logement sont beaux, l’agent immobilier est souriant, la rue a l’air tranquille, mais qu’en est-il des voisins et du quartier lui-même ? S’agit-il d’un simple dortoir ? La population est-elle active ou sur le chômage ? Y a-t-il beaucoup d’immigrants et de minorités visibles ? Est-ce que les voisins parlent français ? Peut-on se déplacer facilement à pied ou à vélo ?

J’ai compilé des données sur la ville de Saint-Jérôme, afin d’établir les meilleurs et les pires endroits où y élever une famille. Voici le résultat, sur la carte ci-bas, qu’il est possible de cliquer pour agrandir. Les secteurs en vert constituent les meilleurs endroits tandis que ceux en rouge sont les pires. Les données sont purement comparatives, c’est-à-dire qu’un secteur vert ne signifie pas qu’il s’agit d’un endroit nécessairement supérieur (ou rouge inférieur), mais simplement qu’il s’agit d’un endroit supérieur (ou inférieur) par rapport aux autres secteurs de la ville.

Pour compiler ces données, j’ai compilé des données selon quatre thèmes généraux et quinze sous-thèmes. La méthodologie complète est expliquée ici.

On constate, en observant la carte, que les quatre villes originales, devenues des secteurs de Saint-Jérôme depuis la fusion de 2002, ont grosso modo conservé leurs caractéristiques générales.

  1. Secteur Bellefeuille. À gauche de l’autoroute 15, il s’agit d’un secteur très favorable pour élever une famille.
  2. Secteur Saint-Antoine. En bas à droite de la carte, à l’est de la 117. Il s’agit d’un secteur généralement favorable pour élever une famille.
  3. Secteur Lafontaine. En haut à droite de la carte. Il s’agit d’un secteur plutôt varié, avec des quartiers plus favorables et d’autres plus défavorables pour élever une famille.
  4. Secteur Saint-Jérôme. Au centre de la carte, le long de la rivière. Sauf exceptions, il s’agit d’un secteur très défavorable pour élever une famille.

Voici les données détaillées :

les meilleurs quartiers

Comme constaté ci-haut, les meilleurs quartiers sont tous dans le secteur de Bellefeuille. Tous ces quartiers ont en commun une excellente structure familiale, une très forte cohésion sociale, et une excellente situation financière. Bien que l’enracinement local n’y soit pas aussi fort que dans certains autres quartiers, la force des trois autres facteurs fait décrocher la palme à ce secteur.

… et les pires

À l’inverse, les cinq pires quartiers où élever une famille sont tous situés vers le centre-ville de Saint-Jérôme. Pour ceux qui connaissent bien la ville, cela ne devrait pas être une surprise, car le centre de la ville est très pauvre. Les quartiers 34 et 45 sont particulièrement désavantagés, avec un taux de chômage respectivement de 22% et 27%. La proportion de familles monoparentales y est également dangereusement élevée.

mentions spéciales

Plusieurs quartiers de la ville de St-Jérôme offrent un beau compromis entre la qualité de vie offerte à Bellefeuille, par exemple, et la proximité des commerces du centre de St-Jérôme. Je pense notamment aux secteurs 48, 91 et 93. Ces endroits offrent à la fois un milieu de vie familial, francophone, de classe moyenne, homogène et local.

Saint-Jérôme constitue une ville assez pauvre, et il est crucial, pour une famille désirant s’y implanter, de bien choisir son quartier. J’espère que ces statistiques pourront aider les familles (ou familles éventuelles) à faire le bon choix. Si on s’installe aux bons endroits et avec de bons voisins, Saint-Jérôme peut être une ville où il est très agréable de vivre et d’élever ses enfants.