Les élections: la paix ou la démocratie?
27 octobre 2008

Démocratie ou dictature?

Ainsi, nous devrions être appelés aux urnes le 8 décembre prochain. Pendant que l’économie mondiale bat de l’aile et que chaque contrat obtenu de l’étranger se veut un baume sur la plaie béante et purulente que constitue la situation économique actuelle, notre premier ministre Jean Charest préfère penser à ses propres intérêts et annule un voyage en Chine pour espérer s’assurer une majorité lors des prochaines élections.

Charest fait la calcul suivant: on s’en va en récession, elle va être très sévère, probablement la pire depuis des décennies, et si ses pires effets pervers n’ont pas encore atteint le Québec ce n’est qu’une question de temps avant que le feu soit dans la grange et qu’on réclame la tête du coq le plus flamboyant. Car qu’on le veuille ou non, quand ça va mal on se cherche des coupables. Et si le Parti Libéral a une chance d’améliorer son sort, c’est ici et maintenant.

De quoi peut-il avoir peur?

D’un côté, l’ADQ s’en va nulle part; le parti est en train de sombrer dans la discorde interne et au rythme où vont les choses on se demande même si le parti de Mario Dumont serait en mesure de garder une vingtaine de sièges (il en a 39 présentement). Le navire coule, et déjà les rats ont commencé à le quitter.

De l’autre côté, Pauline Marois est égale à elle-même: prétentieuse, hautaine, tenant un discours creux et ayant à peu près autant de charisme que la secrétaire blasée chez votre dentiste. Donnez-lui son 4% à elle, et ça presse! Le PQ est lui aussi prêt à se faire battre, car son but premier est l’indépendance du Québec et Marois a rejeté ce principe, peu importe ce que les poèmes conventionnelo-populistes d’appels à la patrie d’une poignée de béni-oui-oui en fin de semaine laissaient croire. Le PQ de Pauline Marois a tué l’indépendance, et avec une cheffe aussi médiocre le parti n’a pas la moindre chance de gagner les élections.

Jean Charest vogue donc allègrement vers la majorité. Contrairement à Stephen Harper, qui a tenu le même pari et l’a perdu, Charest n’a pas une bande d’Albertains fanatiques à satisfaire et il ne coupera pas dans la culture à quelques semaines des élections. Il va se taper une petite campagne tranquille en martelant que son parti est le meilleur pour faire face aux problèmes économiques et on oubliera ce qu’était réellement le PLQ majoritaire: les écoles privées juives, le Suroît, le Mont Orford, les privatisations, etc.

Alors non, je ne suis pas emballé par cette campagne électorale qui s’annonce déjà ennuyante et au résultat prévisible. Mais je n’irais pas jusqu’à écrire des conneries comme Patrick Lagacé qui affirme que « Après [les élections], si le bon Dieu est bon, la paix pendant quatre ans. »

La véritable « paix », c’est-à-dire l’absence d’enjeux électoraux, c’est celle qu’offre une dictature , éliminant la démocratie… et les journalistes trop irrévérencieux; on devrait peut-être le rappeler à M. Lagacé, lui qui ne vote pas. Car le droit de voter, c’est le droit de chiâler. Quand on reste assis chez soi pendant que ce pour quoi des centaines de milliers de personnes ont donné leurs vies au travers des siècles se met en branle, on est discrédité et pour longtemps.

L’instabilité politique n’est sûrement pas la panacée, mais elle force les élus à se remettre régulièrement au diapason avec la population sous peine d’être relégués dans l’oubli. Et notre démocratie, quoi qu’imparfaite, doit être protégée de tous ceux qui croient avoir des opinions sur tout mais qui ne sont même pas capables de bouger leurs fesses une fois par année pour aller voter.

En ce sens, si la manoeuvre politique de Jean Charest est très « politi-chienne », le texte de Patrick Lagacé fait très « journal-élitiste ». Comme quoi certains ont parfois de la difficulté à s’élever au-dessus du quotidien pour voir les véritables enjeux derrière le processus électoral.


AJOUT: Mes 4-5 derniers commentaires sur le blogue de Patrick Lagacé ont été censurés mystérieusement effacés. Je me suis plains à Patrick Lagacé, qui évidemment dit qu’il n’est au courant de rien. Vraiment plate comme situation; on suit leur foutu nétiquette à la lettre et suffit qu’on soit en désaccord avec l’auteur pour que les messages « disparaissent mystérieusement »! Ah Gesca et leur censure…

Le bout du chemin pour le Bloc?
11 septembre 2008

Des lettres ouvertes, La Presse en reçoit des dizaines de milliers par année. Elles finissent, pour la plupart, à la fin du premier cahier, sous la section « Opinions », et si on gratifie les personnalités plus connues d’une photo et d’une demi-page, les autres n’ont droit qu’à un petit espace plus que limité où on y encastre leurs idées, n’hésitant pas à couper leurs textes s’ils ne s’y insèrent pas parfaitement.

Dans le cas de Jacques Brassard, cependant, on a mis sa lettre ouverte en première page du journal. À mon avis, il s’agit simplement d’une tentative de manipulation de l’opinion publique de la part de La Presse et d’une énième attaque camouflée contre le Bloc Québécois, la seule alternative sérieuse au Parti Conservateur au Québec.

Ceci dit, le débat est lancé, qu’on le veuille ou non. Et je suis d’accord avec le plupart des analystes et blogueurs qui qualifient l’analyse de Brassard de faible, voire simpliste, et qui dénoncent les idées très à droite de l’ex-ministre péquiste.

Chantal Hébert souligne l’extrême simplicité de son analyse:

La comparaison avec le NPD est simpliste. L’idée d’une déviation à tout crin vers la gauche ne résiste pas à l’analyse du travail du Bloc aux Communes.

La tête à Papineau publie deux textes que M. Brassard a déjà envoyés au journal Le Quotidien plus tôt cette année, où l’ancien homme politique qualifie les changements climatiques d’insignifiants et encense George Bush tout en affirmant que John McCain sera le meilleur pour lui succéder.

Le Lendemain de Brosse a écrit un texte particulièrement corrosif pour dénoncer le « torchon » de Brassard:

Il va sans dire que Brassard a une admiration sans borne pour les États-Unis, ce pays qui a réussi à créer 7 millions de nouveaux pauvres durant le règne de Bush, une ancienne superpuissance économique qui est maintenant l’ombre d’elle-même, un royaume devenu une cabane, où la pauvreté monte en flèche et la dégénération des services sociaux menace véritablement le fameux rêve américain. Et dire le contraire ferait de vous le porte-étendard de la gau-gauche à go-go, selon les Jacques Brassard de ce monde.

Même si le texte de Jacques Brassard est grosso modo un ramassis de préjugés et de pré-réchauffé semblant sortir tout droit du passé et dont un enfant de dix ans n’aurait pas la moindre difficulté à relever les incohérences, il y a un point sur lequel l’ex-ministre ne se trompe pas: le Bloc Québécois est effectivement désemparé d’avoir perdu ses chevaux de bataille qu’étaient le scandale des commandites et le déséquilibre fiscal.

En fait, et si vous me permettez de mettre de côté le vieil épouvantail Brassard, je crois que le Bloc est plus que désemparé: il s’en va nulle part. Et j’irais même plus loin: à mon avis, si la tendance se maintient, se sera la dernière élection du Bloc Québécois en tant que parti réellement majeur au Canada et en tant que super-puissance du Québec. C’est le bout du chemin qui s’annonce.

En effet, et comme je l’écrivais à propos du PQ il y a quelque temps déjà, le Bloc Québécois (tout comme son grand frère de Québec) est une coalition arc-en-ciel intégrant en son sein des gens aux opinions politiques extrêmement diverses et qui se situent en différents endroits sur le continuum gauche-droite et dont le seul ciment est l’option souverainiste. Un peu comme lorsqu’en période d’extrême-sécheresse la gazelle et le lion partagent un même plan d’eau, la seule condition empêchant aux gauchistes et aux droitistes de se livrer une lutte à mort est la perspective d’un idéal plus grand à atteindre: l’indépendance du Québec.

Voici ce que j’écrivais en mai 2007, à propos du Parti Québécois:

Si la raison d’être du parti est l’indépendance du Québec, il doit recréer cette coalition et décider que la prochaine élection est une élection référendaire. Pas de place pour un programme de gauche ou de droite risquant de semer la division: on promet que si on est élu on déclare l’indépendance et relance des élections dans le pays du Québec. Le PQ se saborde dès la souveraineté réalisée et on recrée des partis en fonction de nos allégeances de gauche ou de droite, comme en France.

Il y a exactement une semaine, j’écrivais que le rejet de l’option souverainiste par Pauline Marois équivaut à un sabordage du Bloc:

Conséquemment, l’affiliation fraternelle du Bloc Québecois au Parti Québécois ne peut que nuire au premier, car en s’associant à un parti qui ne peut plus être considéré comme indépendantiste – en faisant passer le projet du pays au second plan – il pousse de nombreux électeurs, dont votre serviteur, à s’intéresser davantage à d’autres enjeux qu’à celui de la souveraineté.

Concrètement, le projet souverainiste est le ciment qui amalgame les ambitions de citoyens aux idéologies diverses (gauche ou droite) et sans celui-ci les gens de gauche seront évidemment tentés de voter pour un parti de centre-gauche comme le Nouveau Parti Démocratique tandis que ceux de droite seront sensibles au discours de Stephen Harper et du Parti Conservateur.

Voilà. C’est exactement ce qui est en train de se produire: un souverainiste comme Brassard ne voit plus l’intérêt de voter pour le Bloc et préfère voter Conservateur.

Mais que se produirait-il si le Bloc effectuait un virage plus à droite? Car il faut l’avouer, si le parti est encore de centre-droit au niveau économique, il est résolument de centre-gauche sur de nombreuses autres questions, surtout morales. Le Bloc Québécois a pris un pari qui a fonctionné pendant quelques années: avoir un programme légèrement plus à gauche pour séduire l’électorat urbain tout en prenant pour acquis que les régions allaient toujours voter Bloc. À quelque part, on peut comprendre les régions de s’être senties délaissées. Mais le Bloc avait-il le choix?

Si le parti avait fait le pari inverse, c’est-à-dire s’il avait orienté ses politiques davantage vers la droite, notamment en appuyant la guerre en Irak, en s’opposant au registre des armes à feu et en n’appuyant pas Kyoto (le genre de mesures qu’aurait affectionné M. Brassard), il aurait perdu tous ses appuis dans la région de Montréal sans en conquérir de nouveaux en région. Bref, la situation n’aurait pas été meilleure.

Dans les faits, le Bloc est dans une situation impossible. Depuis que Marois a définitivement tué le projet indépendantiste, il n’y a plus rien qui puisse unir ce parti. Rien qui puisse justifier de voir le lion et la gazelle boire la même eau. La sécheresse est terminée; c’est le retour de la loi de la jungle. Le retour d’autres enjeux, ceux, éternels, de la lutte entre la gauche et la droite.

Dans ces conditions, je ne vois pas comment le Bloc Québécois pourra justifier sa présence au cours des prochaines années. Certes, il pourra défendre le « consensus québécois », mais malheureusement ce consensus n’existe que rarement. La plupart du temps, il y a de profondes divergences entre la région de Montréal, plus ouverte et sensible aux problèmes sociaux, et des régions aux idées plus conservatrices. Sans le parapluie protecteur du projet souverainiste, c’est la douche froide pour le Bloc Québécois, écartelé qu’il est entre son aile-gauche et son aile-droite.

À terme, la carte électorale risque de changer en profondeur. Le NPD pourrait établir de nouvelles places fortes à Montréal et le Parti Conservateur à Québec. Et le Bloc? Sans projet indépendantiste en vue, la seule question est de se demander s’il choisira une mort lente ou rapide.

Et s’il choisit de se battre? Alors il devra convaincre les péquistes de se débarrasser de Pauline Marois et de la remplacer par un vrai leader remettant le projet indépendantiste sur les rails.

À tous ceux qui ont voté vert…
12 Mai 2008

Avez-vous noté que le nom officiel du parti est « Parti Vert du Québec / Green Party of Quebec)? Voilà qui en dit long sur ce qui nous attendrait si jamais nous étions assez caves pour voter pour ce parti unidimensionnel et hostile à la primauté du français au Québec…

À part de ça? 2,50% pour le Parti Indépendantiste dans Bourget. Un excellent départ pour une première élection. Ça promet!

p.s. Le nom officiel de l’ADQ est « Action démocratique du Québec / Équipe Mario Dumont ». Il est le seul dans son équipe et ça paraît! ADQ quatrième dans Bourget et cinquième dans Hull! Bye bye mon Mario, meilleur chance au siècle prochain avec tes vieilles idées!

Dix raisons pour le Parti Indépendantiste
5 Mai 2008

Le 12 mai, aux élections partielles, je vais voter pour le Parti Indépendantiste. Voici dix raisons qui explique ce choix.

1. Le Parti Indépendantiste ne va pas se lancer dans le niaisage péquiste consistant à tenter de gouverner et de préparer des « conditions gagnantes ». Le PI propose une élection référendaire et si le parti gagne une majorité de sièges il déclarera l’indépendance aussitôt. Clair, net, précis.

2. Le PI s’oppose aux deux centres hospitaliers à Montréal et en propose un seul, en français, et ouvert à tous. Fini le gaspillage d’argent pour des anglophones pourris gâtés et qui, même s’ils ne forment pas plus de 10% de la population du Québec, revendiquent un centre hospitalier anglophone coûtant une fortune.

3. Le PI propose l’obligation d’aller au Cégep en français pour les Québécois. Une mesure que le PQ aurait dû adopter il y a vingt-cinq ans.

4. Une sélection des immigrants selon leur capacité à parler français: le PI veut en finir avec l’utilisation de l’arme immigrante contre les Québécois. Déjà, nous sommes minoritaires dans plusieurs quartiers de Montréal; n’attendons pas que ce soit partout au Québec!

5. Nationalisation de l’énergie éolienne. Il est INACCEPTABLE de payer beaucoup plus cher notre électricité éolienne en la confiant au privé alors qu’Hydro-Québec pourrait la fournir à moindre coût.

6. Rapatriement immédiat des assassins soldats d’Afghanistan. Enfin!

7. Renforcement de la charte de la langue française.

8. Préservation du caractère public et universel du système de santé québécois.

9. Offre de citoyenneté aux francophones nord-américains hors-Québec.

10. Le français la seule et unique langue officielle du pays du Québec.

Le PQ est mort, a tué son projet et s’auto-saborde à chaque jour qui passe. À ce sujet, voici l’analyse de Patrick Bourgeois:

Le plus grand danger qui pèse sur les épaules de Pauline Marois, c’est qu’à force de changer d’idée, ceux qui appuient traditionnellement le PQ ne la croient tout simplement plus, et ce, peu importe ce qu’elle propose, que ce soit bon ou mauvais pour l’avenir du Québec français. C’est d’ailleurs ce qui est en train de se produire avec la naissance du Parti indépendantiste. Les gens qui y militent – la plupart d’anciens péquistes – sont aujourd’hui carrément fermés par rapport à tout ce que leur ancienne famille politique peut proposer, que ça ait de l’allure ou pas. C’est que le lien de confiance est tout simplement brisé.

Étrangement, même si je n’ai jamais été plus qu’un sympathisant très occasionnel du Parti Québécois, cette analyse me rejoint: j’ai perdu confiance en Pauline Marois et perdu confiance en la capacité du Parti Québécois de faire quoi que ce soit de constructif pour le peuple québécois. Il est temps d’aller vers l’avant en votant pour un parti qui n’a pas peur de combiner social-démocratie, respect de notre culture et de notre identité, et projet indépendantiste. Je vote pour le Parti Indépendantiste et je deviendrai membre sous peu. Et vous?

PARTI INDÉPENDANTISTE

Les Conservateurs ont compris
2 avril 2008

Les Conservateurs ont compris comment se joue la game. Le Québec profond ne veut pas de mesures de ceci, de commissions de cela, de pouvoirs de ceci ou de cela. Non, le Québec profond veut de la reconnaissance, surtout si celle-ci se fait contre « Mourial ». Voilà pourquoi les ruraux ont voté pour le Parti Conservateur la dernière fois, et voilà bien pourquoi le Bloc Québécois doit être profondément inquiet des déclarations de Blackburn selon lesquelles le PC serait prêt à rouvrir la Constitution pour faire une place au Québec.

Mais ne soyons pas dupes: de reconnaître le Québec en tant que nation et même de l’enchâsser dans la constitution ne changera rien. Ça n’empêchera pas des Québécois d’aller se faire exploser la cervelle en Afghanistan pour l’Oncle Sam, ou le Canada de se tenir loin de l’accord de Kyoto, ou le PC d’accentuer le virage à droite entreprit depuis une bonne décennie. Ça ne changera rien.

Sauf que…

Sauf qu’avec le Parti Québécois qui a renié son article un et qui est désormais devenu un parti fédéraliste comme les autres, le Bloc Québécois peut de moins en moins justifier sa présence à Ottawa. Auparavant, il pouvait toujours affirmer « nous préparons le terrain pour l’accession à la souveraineté », mais à quoi ça peut bien servir maintenant que le Parti Québécois a tué le projet? Le PC l’a compris: puisque le projet souverainiste est à l’agonie, c’est le moment idéal pour couper l’herbe sous les pieds du Bloc et leur rappeler qu’ils sont bien loin de chez eux à Ottawa.

Oui, les Conservateurs ont compris. Ils ont compris que la meilleure façon de prendre le pouvoir n’est pas d’offrir la lune, mais simplement de profiter des faiblesses de ses adversaires pour offrir le strict minimum… plus un. Et peu importe si par la suite on gouverne en allant à l’encontre des valeurs des Québécois. « On vous aime, on a reconnu votre nation, maintenant fermez votre gueule et marchez au pas! »

Pas d’arguments, pas de crédibilité
27 février 2008

Il y a des blogueurs qui proposent des pensées, des réflexions, qui prennent position. Et d’autres qui suivent, qui font du remplissage, qui écrivent deux-trois lignes pour rapporter ce qui s’écrit à gauche ou à droite et qui n’ont pas la capacité ou l’intelligence d’amener une quelconque analyse critique.

Tiens, un exemple, le blogue du petit Émérillon.

Ce blogue d’une banalité déconcertante et d’un conformisme aseptisé, tenu par un certain Alain B., consacre un texte sur deux depuis plusieurs jours à « dénoncer » ma dénonciation de angryfrenchguy. On s’attendrait à lire des arguments, des contre-arguments, bref on s’attendrait de quelqu’un ayant comme but de dénoncer quelqu’un d’autre qu’il explique en quoi cette autre personne a tort.

Par exemple, quand j’ai dénoncé angryfrenchguy, j’ai expliqué les conséquences de son action sur le niveau d’intégration des immigrants. J’ai aussi utilisé comme argument le fait que son blogue était un endroit de discussion EN ANGLAIS entre francophones (on peut d’ailleurs y lire Alain B., en anglais, qui continue son infantile entreprise de dénonciation de mes positions… toujours sans arguments.). J’ai aussi parlé du fait que la protection de la langue française doit passer par le français. Bref, j’avais des arguments.

Au contraire, ce pauvre clown n’a pas le moindre argument. Il se contente de citer les insultes du type « tu es un pédé » de angryfrenchguy (Alain B. est probablement un homophobe refoulé qui à force de licher des derrières en a pris le goût), de me traiter d’extrémiste, etc etc. Mais il effleure à peine la question.

Ô certes, entre deux accusations lancées d’être un fasciste ou un extrémiste, son esprit à la verbe balbutiante et à l’analyse critique encore adolescente a réussi à concevoir un début de commencement de réflexion, mais il s’est arrêté beaucoup trop tôt. Le plus loin qu’il a été était ceci: « Louis tu es un [*insulte aléatoire*] parce que tu t’opposes à des gens qui sont de ton côté et tu es un [*insulte aléatoire*] parce que je dis que tu es un [*insulte aléatoire*] . » Voilà, c’est à peu près ça qu’il dit. Aucun argument.

Explique-t-il comment lui s’y prendrait pour intégrer des immigrants qui n’ont même pas besoin d’apprendre le français puisqu’il y a toujours des Québécois pour les servir en anglais?

Non.

Explique-t-il de quelle façon le fait d’ajouter une ressource supplémentaire en anglais permettrait de faciliter l’apprentissage du français chez un immigrant?

Non.

Explique-t-il en quoi le site d’angryfrenchguy, fréquenté principalement par des Québécois francophones écrivant en anglais, ne mènerait pas à une plus grande assimilation?

Non, non, et non.

Car malheureusement pour ceux qui espéraient une discussion constructive, cet idiot de service n’a pas d’arguments. Il se content de me traîter de méchant, de fasciste, d’extrémiste, etc etc. sans jamais discuter des points que j’ai soulevés. On appelle cela de l’anti-intellectualisme, de l’obscurantisme et une pathétique tentative de faire dévier le débat du sujet pour se concentrer sur les attaques ad hominem. (Certes, j’ai moi aussi utilisé ces attaques, mais elles n’étaient que complémentaires à mes arguments, alors que dans son cas elles en sont le point central).

En conséquence, au lieu d’avoir un débat sain et intéressant, on se retrouve avec une chasse aux sorcières menée par un obscur blogueur incapable d’avoir une quelconque pensée originale et qui se contente de billets de trois lignes citant (toujours) quelqu’un d’autre pour maintenir sur le respirateur artificiel son blogue moribond.

Encore une fois, on constate ce qui ne va pas chez de nombreux péquistes: ils sont incapables de se remettre en question et au lieu d’aller au fond des choses et de débattre de ce qui doit être débattu, ils rejettent du revers de la main toute position courageuse en l’étiquetant et en la rejetant, puis en ostracisant celui ou ceux qui en étaient à l’origine.

Désolé pour les rêveurs, mais on ne fera jamais l’indépendance avec des gens qui ont une telle peur des remises en question et du débat. Et le PQ se fera ramasser aux prochaines élections, à cause de gens comme Alain B. (et Pauline Marois, qui est du même type) qui ont refusé de se poser les vraies questions et qui font de la fuite des débats une raison d’exister.

Heureusement que le PQ n’a plus le monopole de la souveraineté. Que tous les fermés d’esprits et ceux ayant peur des arguments et des débats y coulent avec le Titanic Marois; pendant ce temps-là les autres font avancer la discussion en proposant des solutions, parfois originales, mais toujours soutenues par de solides arguments.

La bulle Marois
13 février 2008

J’écoutais Pauline Marois ce matin en entrevue à RDI, alors qu’elle tentait de répondre à la lettre de Victor Lévy-Beaulieu, où celui-ci l’accusait de trahir son peuple en proposant un bilinguisme qui, dans toute société minoritaire, a toujours conduit à l’assimilation de la minorité linguistique. J’ai vu une cheffe de parti complètement dans sa bulle, tenant une logique en circuit fermé, et entièrement déconnectée de la réalité.

En effet, la « logique » Marois est la suivante: « Je veux un bilinguisme pour les individus, mais la société doit rester francophone ». En clair, on rend chaque Québécois bilingue, et après on se croise les doigts pour que le français reste la langue qui nous unit tous. Mais comment unir autour du français une société minoritaire parlant maintenant très bien l’anglais face à une majorité ne comprenant que cette langue? Inévitablement, l’anglais va prendre le dessus comme langue de communication et même dans la vie de tous les jours, puisque désormais « tout le monde » va le comprendre.

Ainsi, pourquoi continuer de traduire les films américains en français, si tous les Québécois sont bilingues? Pourquoi mettre des sous-titres quand on interview une personnalité anglophone si tout le monde comprend? Pourquoi les immigrants apprendraient-ils le français s’ils peuvent communiquer avec n’importe qui en anglais? Pourquoi protéger la loi 101 s’il ne reste plus rien à protéger?

Dans toute minorité linguistique, ça prend une masse critique d’unilingues qui forceront la majorité à apprendre la langue de la minorité pour communiquer. Sinon, c’est l’assimilation pure et simple.

Ce que Marois n’a pas compris, c’est que la « société » n’est pas une entité déconnectée du peuple. Si les individus sont bilingues, la société est de facto bilingue, puisqu’une société est la somme de ses individus. Et si cette société est bilingue, il ne fait aucun doute que dans un contexte minoritaire le français est condamné à disparaître ou à ne plus exister que comme une espèce de folkore, au même titre que la nourriture cajun et Zachary Richard.

À ceux qui espéraient un renouveau de Pauline Marois, on constate malheureusement que nous avons droit à toujours davantage de la même chose. Encore une fois – tout comme lors des fusions municipales – le Parti Québécois a la vérité et c’est le « pauvre petit peuple » qui n’a rien compris. Encore une fois, au lieu d’écouter la population le PQ doit essayer de la convaincre qu’il a raison et qu’elle a tort. Encore une fois, le Parti Québécois se peinture dans le coin et se dirige vers un cuisant revers car il est trop orgueilleux pour reconnaître que la population ne veut pas de ce projet et qu’on doit oublier ce triste épisode au plus vite.

Avouez que c’est ironique quand même: le parti de la loi 101 qui est devenu le plus grand défenseur de la présence de la langue anglaise au Québec. René Lévesque doit tousser dans sa tombe…

Le PQ contre le Québec
10 février 2008

Des cours d’histoire et de géographie en anglais, une intensification de l’apprentissage de l’anglais… S’agit-il des nouvelles propositions de la défunte Alliance Québec, regroupement d’extrémistes anglophiles cherchant à réduire la place du français à Montréal et au Québec? Mais non! Il s’agit des nouvelles divagations de cette pauvre Pauline Marois, qui est en train de détruire ce qui reste du Parti Québécois.

Alors qu’études après études et sondages démontrent un net recul du français à Montréal – et par ricochet éventuellement au Québec, puisque Montréal en est le coeur – on se serait attendu à des propositions agressives de la part du PQ pour réduire la place de l’anglais et augmenter celle du français, notamment en obligeant l’accès aux Cégeps en français, en coupant les subventions aux universités anglophones, en réduisant les heures de cours d’anglais à l’école… Mais non! Le Parti Québécois, comme trop souvent ce fut son cas depuis plusieurs années, a capitulé devant l’anglicisation des Québécois et a décidé non seulement de ne plus lutter contre ce phénomène mais de participer activement à sa mise en place.

C’est un suicide linguistique collectif et le Parti Québécois nous l’annonce dans la bonne humeur.

À ceux qui pensaient que Marois représentait un renouveau et l’occasion de prendre des décisions importantes et innovantes pour protéger notre langue et notre culture, voilà bien que sonne le glas du PQ et qu’on se prépare à l’enterrer pour de bon.

Ci-gît le Parti Québécois, qui un jour se proposa de défendre les intérêts des Québécois, avant de participer joyeusement à la mise à mort du fait français en Amérique du Nord.

À lire: La traîtrise de Pauline Marois!

Les propositions stupides des Jeunes Libéraux
24 novembre 2007

Après les demandes des jeunes adéquistes (un pléonasme, s’il en est un) de s’en prendre aux assistés sociaux, voici que les jeunes libéraux s’attaquent à la classe moyenne et aux plus pauvres. Décidément, la droite n’en peut plus du statu quo et espère au plus vite nous américaniser, faisant disparaître la classe moyenne, étirée dans la plus grande partie vers le bas, et rarement vers le haut.

Première stupidité: le retour des péages partout. Un péage fixe, c’est un péage qui défavorise les plus pauvres ou la classe moyenne inférieure, c’est-à-dire Monsieur ou Madame Tout-le-monde qui travaille fort et essaie de joindre les deux bouts. Ce petit 2$ aller-retour cinq fois par semaine, c’est peut-être le 20$ qui était nécessaire pour les sorties, ou pour l’épicerie, quand ce n’est pas pour l’hypothèque. On s’en prend aux plus pauvres et à la classe moyenne pour quoi finalement? Pour pas grand chose, parce que ceux qui ont deux ou trois voitures dans le garage ont amplement les moyens de payer ces péages!

Deuxième stupidité: privatiser la SAQ. La Société des alcools du Québec est une véritable vache à lait, remettant près de 700 millions de $ par année aux Québécois. Une somme investie dans la santé, l’éducation, dans des services aux citoyens dont profitent tous ceux qui ne sont pas assez riches pour se payer une médecine ou une éducation privée. En se privant de cet argent, l’État québécois serait non seulement plus pauvre, mais la population serait également moins bien servie, puisque c’est la force du nombre qui permet à la SAQ de négocier des achats à prix avantageux et d’offrir des vins de qualité non seulement à Montréal, mais jusque dans les petits franchisés dans le fin fond des clins-clins. Essayez pas d’avoir un bon Bordeaux en dehors des grands centres; c’est ce qui attend les amateurs de vin si on privatise la SAQ.

Dans les faits, l’entreprise est un exemple de bonnes gestion et d’appréciation de la part des citoyens; elle est extrêmement rentable pour l’État tout en gérant des ventes responsables et offrant un choix très diversifié. Il n’y a pas de logique rationnelle derrière la proposition des jeunes libéraux; seulement l’aveuglement d’une idéologie dépassée et dangereuse.

Dernière ineptie: l’augmentation des tarifs d’Hydro-Québec. Encore une fois, qui écope? Et oui, la classe moyenne et les plus pauvres! Tiens, le même Monsieur Tout-le-monde à qui on enlève 20$ par semaine en péages, et un autre 10$ en électricité, et encore d’autres frais puisque l’État n’aurait plus les moyens de payer pour certains services sans les redevances de la SAQ… C’est la somme de tous ces petites pierres qui finit par faire un gros sac de roches à porter.

Le gars qui fait 150 000$ par année, ça lui fait quoi de payer 40$ de plus par mois en électricité? Rien. Niet. Mais le travailleur honnête de la classe moyenne, ça le prend encore une fois davantage à la gorge. Les plus pauvres et la classe moyenne qui écopent, voilà la finalité de cette stupidité.

Le gouvernement Charest n’est pas assez idiot pour suivre les recommandations de ces jeunes extrémistes. La classe moyenne est déjà assez soumise à la pression de vingt-cinq années de réformes néolibérales; elle n’a pas besoin de se faire appauvrir davantage par d’autres projets dangereux d’une droite en mal de visibilité.

Ce qui m’inquiète, par contre, c’est de penser que ce sont ces jeunes qui, un jour, seront peut-être à la tête de l’État. Et qui tenteront de nous faire revenir vers l’arrière, à une époque où la classe moyenne n’existait pratiquement pas et où la société était divisée entre une minorité de bien-nantis et une majorité de pauvres.

Et si on regarde vers les États-Unis – le « bel » exemple de cette bande de lunatiques radicaux – on se rend compte que la classe moyenne est effectivement en voie de disparition et que les inégalités sont plus criantes que jamais.

Et c’est cette société dégénérée que veulent nous proposer les jeunes libéraux? Il serait peut-être temps de leur faire passer un test de réalité – un « reality check » comme disent les Canadians.

Et la meilleure façon, qu’on le veuille ou non, est de les éloigner le plus loin possible du pouvoir aux prochaines élections.

L’idéologie d’Alain Dubuc
5 novembre 2007

On ne risque plus de choquer grand monde en affirmant qu’Alain Dubuc est un piètre éditorialiste dont l’oeuvre se rapproche davantage de celle d’un propagandiste de la droite qu’autre chose. Je ne le lis plus qu’un oeil, le sourire en coin, le plus souvent pour rigoler. Mais rendons à César ce qui lui appartient: le chien-chien de Power Corporation a du talent.

Dans son dernier torchon, Dubuc laisse entendre que le PQ serait un parti de droite parce que la gauche et la droite ne seraient soudainement plus ce qu’ils étaient. Rien de moins.

« Dans les sociétés industrialisées, la ligne de partage repose de moins en moins sur l’opposition entre l’économique et le social. Ce qui distingue maintenant la gauche de la droite, c’est bien davantage le traitement des minorités, l’accueil des immigrants et l’exclusion. »

Dubuc est un apôtre de la fin des idéologies. Selon lui, l’idéologie n’existe plus que chez les autres, et elle aurait été remplacée par le « gros bon sens ». C’est un phénomène assez connu que les idéologies au pouvoir ont tendance à justifier leur place au soleil en se réclamant du bien commun et en affirmant que rien d’autre ne saurait exister en-dehors d’eux. Mais c’est faux. Dubuc a une idéologie, et son idéologie est le libéralisme économique à outrance, et cette idéologie est tout à fait de droite.

En cherchant à réduire le débat gauche-droite à de simples trivialités sur l’immigration et le traitement des minorités, Dubuc chercher à discréditer les politiques sociales qui pourraient émaner du PQ et à semer la zizanie au sein du parti, espérant qu’en lançant des roches à l’aile-gauche celle-ci réagira en critiquant le soi-disant virage à droite du PQ.

Oui, on a le droit d’affirmer que le PQ est un parti de droite. On peut parler de la désassurance des frais dentaires en 1982, du déficit zéro, etc. Ce ne sont pas là des mesures du « gros bon sens », mais un choix idéologique ayant toute une trainée de conséquences. Le virage à droite du PQ, s’il a eu lieu, n’est pas le moindrement relié aux minorités ou à l’exclusion au sens où l’entend Dubuc.

Et puis, si on en parlait d’exclusion? Si on parlait de ces personnes aujourd’hui à la bouche hideuse, qui n’ont pas été chez le dentiste depuis 1982 car elles n’en ont pas le moyens? Et si on parlait des jeunes qui ne poursuivent pas leurs études à cause des frais de scolarité trop élevés? Et si on parlait de jeunes immigrés qui doivent vivre dans la criminalité car un travail au salaire minimum n’arrive pas à leur permettre de vivre décemment? Et si on parlait de l’exclusion de la droite, de la vraie droite, de celle dont Dubuc fait la promotion à tous les jours dans ses torchons mais dont il n’ose à peine se réclamer?

Au fond, le vrai danger n’est pas que Dubuc arrive à convaincre quiconque ayant un minimum de culture politique. Il est trop évident que ce qu’il avance est faux et que son seul désir est de nuire au PQ. Non, le seul danger est qu’à force de répéter ses mensonges, il arrive à convaincre ceux qui ne s’y intéressent que d’un oeil. L’autre, celui que je tiens fermé.

« Un mensonge répété mille fois reste mensonge, un mensonge répété un million de fois devient vérité. »
-Joseph Goebbels

Et la question à mille dollars: pourquoi les journaux de Gesca lui permettent-ils de mentir aux Québécois jour après jour après jour après jours?